Pour Winston Maxwell, spécialiste de l’IA éthique, l’annonce de la création d’une agence ministérielle dédiée à l’intelligence artificielle sous tutelle du ministère des Armées pourrait permettre d’attirer des experts dans un secteur où la France est en pointe.
En amont d’une réunion le 8 mars à l’École polytechnique, à Palaiseau (Essonne), le ministre des Armées Sébastien Lecornu a dévoilé dans Les Échos le projet d’acquisition d’un «super calculateur classifié» et la création d’une «Agence ministérielle de l’intelligence artificielle de défense» sous sa tutelle directe, d’ici juillet. Dotée de 300 millions d’euros par an, avec à sa tête un ancien cadre de Google [Bertrand Rondepierre, diplômé Polytechnique et Télécom Paris], l’Amiad aura pour ambition de recruter 300 ingénieurs, chercheurs, doctorants civils et militaires d’ici 2026. Le spécialiste de l’IA éthique Winston Maxwell, professeur à Télécom Paris – Institut Polytechnique de Paris, réagit à ces annonces.
Le ministre affirme que «les armées doivent prendre le virage de l’intelligence artificielle» et qu’il «faut passer à l’âge adulte» ? N’était-ce pas déjà le cas ?
Si, bien sûr. La France possède déjà un écosystème très développé avec des technologies de pointe reconnues. Beaucoup de gens travaillent déjà sur l’intelligence artificielle dans les armées et énormément de travaux de recherche sont menés sur l’IA pour la défense dans des écoles comme Télécom Paris ou Polytechnique, à l’Anssi [Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, ndlr], à Viginum [le service de vigilance et protection contre les ingérences numériques étrangères], ou dans les entreprises comme Thales. […]